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BÉNIN : LA NOMINATION D'UN RWANDAIS DANS LA HAUTE ADMINISTRATION DÉRANGE

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Les bruits de bottes se font entendre depuis la nomination du rwandais Pascal Nyamulinda à la tête de l’Agence nationale d’identification des personnes (Anip).

Si la nomination d’un nouveau Directeur général de l’Agence reste la bienvenue dans l’opinion, au regard de multiples autres fonctions qui occupent le désormais ex Dg/Anip, la confiance placée en un rwandais n’a pas laissé indifférent. Alors que très tôt, certains n’ont pas hésité à y déceler une connotation politique à cette nomination, beaucoup se demandent s’il manquait de compétences dans le rang des béninois au point de porter le choix sur un étranger, un rwandais. Mais à y voir de près, la principale préoccupation serait loin d’être liée à la nationalité ou encore le profil du nouveau directeur général de l’Anip. Car, faut-il le rappeler, le port autonome de Cotonou, poumon de l’économie nationale ou encore la Société béninoise d’énergie électrique ne sont pas dirigés par des béninois mais plutôt des étrangers. Il n’y a pas eu autant de remous dans l’opinion publique. Il est donc question de s’interroger sur ce qui fait réellement objet de polémique dans cette option gouvernementale. 

“…les données personnelles des béninois comme partout dans le monde, relèvent des tâches et fonctions de souveraineté que l’on ne saurait confier à des étrangers“

a fait savoir Claude Djankaki, administrateur civil à la retraite, dans un post sur Facebook. Selon ce dernier, la gestion de l’état civil convient à un administrateur civil, de préférence un préfet ou un ancien préfet qui a prouvé par le passé sa compétence, sa probité et son intégrité.

“Si le Bénin est incapable d’identifier un tel cadre au sein du personnel politique et administratif du système au pouvoir, autant arrêter la réforme du système partisan et fermer l’Ena…Nous devons apprendre à tisser la nouvelle corde au bout de l’ancienne pour éviter de décapiter l’administration du territoire et, par ricochet les secrets d’un État souverain“

a-t-il poursuivi. Une position en phase avec plusieurs autres opinions relayées abondamment sur la toile. La principale inquiétude reste donc liée aux questions de données personnelles des béninois. Comment peut-on confier la gestion des données personnelles des béninois à un étranger ? Telle semble la réelle question que se posent les Béninois depuis l’annonce de cette nomination. Une préoccupation visiblement captée par le porte-parole du gouvernement qui n’a pas manqué d’apporter une certaine assurance à propos. 

“La gestion des données à caractère personnel est règlementée par une loi pour s’assurer qu’il n’y a pas d’abus ni de fuite“

a martelé Wilfried Houngbédji dans des propos relayés par des médias locaux. Pour lui, le Bénin ne court « aucun risque de manipulation des données personnelles » ou encore de trafic de données. Suffisant pour rassurer et faire taire la polémique ? Attendons voir!

Des clarifications du gouvernement…

Comme si la polémique était prévisible, le gouvernement n’a pas attendu longtemps avant d’apporter des clarifications. Selon le porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji, le rwandais, Pascal Nyamulinda, était le meilleur profil avec plus d’expériences en la matière.

« Le souci premier du gouvernement est de retrouver le profil pointu pour faire face aux exigences technologiques du moment sans jeter la pierre à personne. Combien de Béninois ayant sollicité les services de l’Anip, en dépit de tout ce qui se fait de bien là, ne se sont pas plaints des prestations parfois ? Vous le lisez tous les jours sur les réseaux sociaux. Nous voulons corriger cela. A la fin du mandat du DG, même si un Béninois reprend les rênes de la structure, nous voulons qu’il y ait des niveaux de faiblesse qui soient totalement éradiqués, et que le service soit optimal afin que nous ayons des satisfactions à la mesure de nos attentes. Je finirai en disant que les concitoyens qui estiment qu’ils sont qualifiés ou qu’ils ont des amis qualifiés qui auraient pu être là, encore une fois, je les comprends. Mais, on savait que ce choix générerait a priori des insatisfactions et des mécontentements dans le rang de certains. C’est forcément un niveau d’objectivité dans le choix qui amène à prendre cette décision. Dans quelques années, quand chacun se satisfera du niveau des prestations, que l’on soit de l’opposition, de la mouvance ou que l’on soit simple béninois, l’on aurait oublié qu’il a fallu le courage politique d’un dirigeant qui fait un choix qui, sur l’instant, ne satisfait pas certains de ses propres militants qui auraient bien voulu s’y retrouver, ne satisfait pas une partie de la classe politique, une partie de l’opinion mais parce qu’il fallait atteindre des résultats »,

a laissé entendre le porte-parole du gouvernement

Par LINA WM

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